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. . . . .Traitement des légionelles
Les légionelles (Legionella pneumophila)

Définition

La Légionelle est un bacille gram négatif, d'une taille de 0,2 à 0,9 µm de large sur 2 à 20 µm de long. Elle a une forme coccobacillaire devenant filamenteuse en culture, aérobie strict, mobile au moyen d'un, ou plusieurs flagelles. Elle se développe de manière optimale dans une fourchette de température comprise entre 20 et 45°C.
Dans la nature, les légionelles trouvent une protection vis à vis de conditions environnementales défavorables: soit en parasitant certains êtres unicellulaires eucaryotes (retrouvés dans les réseaux d'eau potable), soit en colonisant les biofilms des réseaux d'eau potable.

Résistance aux désinfectant : à 2 mg/l de chlore - 1 mg/l d'ozone - à 160 J /m2 d'UV

Facteurs favorisant la prolifération de la bactérie

  • eau stagnante (bras mort, réservoir, bac de condensation, éléments obstruant un réseau)
  • température de 20 à 45°C
  • biofilm
  • ions ferriques, zinc, aluminium, précipitation du calcium (tartre) et magnésium

La voie de transmission est aérienne par inhalation d'eau contaminée par des légionelles sous forme d'aérosols de taille inférieure à 5 µm (douche, vapeur, climatisation, nébulisateurs, humidificateurs d'appareils respiratoires, ...)

Legionella pneumophila peut vivre 2 heures dans un aérosol dont l'humidité relative est de 65 %.

Technologies de désinfection

L'éradication thermique

Les bactéries responsables de la Legionella sont détruites à des températures supérieures à 60°C. Une technique consiste à monter la température des circuits de manière à obtenir une eau chaude à 70°C sur toutes les sorties robinets et douches et à laisser couler pendant 30 minutes.

AVANTAGES :
•facile à mettre en oeuvre
•Pas d'investissement de matériel
INCONVENIENTS :
•Investissement en main d'oeuvre important
•Risque de brûlures des locataires
•La recontamination des eaux réapparaît après quelques semaines
•Coût énergétique qui peut être non négligeable.

Les traitements par ultraviolets

Les radiations ultraviolettes (254 nm) tuent les bactéries. Néanmoins l'expérience montre que la technique UV, seule, ne peut pas éradiquer complètement les souches de bactéries localisées dans les bras morts et les biofilms formés dans les circuits d'eau. Cette technologie, pour être efficace, ne peut être utilisée qu'en complément d'une autre technologie (thermique, chloration)

Chloration par chocs ou en continu des circuits

Le chlore ou ses dérivés par leur action oxydante, peuvent contrôler les proliférations bactériennes de la Legionella. Les produits chlorés sont injectés en continu à un dosage de 0,5 à 2ppm ou par chocs discontinus dosés à 20-50 ppm.

AVANTAGES :
Les dérivés chlorés étant injectés directement dans l'eau peuvent atteindre l'ensemble du circuit.
INCONVENIENTS :
•L'eau chlorée devient corrosive et nécessite un traitement complémentaire par produits chimiques. De plus, la corrosivité de l'eau chlorée augmente avec la température.
•Le chlore empêche la Legionella de proliférer mais n'éradique pas les souches. En cas d'arrêt d'injection, la recolonisation du circuit par les bactéries peut être très rapide.
•Des études épidémiologiques récentes montrent que les risques de cancer augmentent proportionnellement avec la concentration de chlore dans l'eau.
•Le coût matériel d'injection est non négligeable. La maintenance et le suivi analytique de l'eau sont assez fastidieux.

L'ionisation

Cette technologie et ses résultats sont largement plébiscités dans les publications médicales et scientifiques.
L'ionisation consiste à enrichir l'eau en ions cuivres (Cu++) et/ou argent (Ag+) positivement chargés qui vont se lier avec les cellules négativement chargées des organismes bactériologiques telles que les bactéries de la Legionella. Cette liaison entraîne la destruction totale de la cellule. La production d'ions se fait par électrolyse* (ionisateur).
Le dosage nécessaire pour détruire les bactéries de la Legionella est de 0.1 mg/l de Cu++ pour une inactivation de la Legionella Pneumophila en 2.5 heures et de 0.2-0.8 mg/l pour une inactivation en 1.5 heures. La présence de traces d'argent va renforcer synergétiquement l'efficacité des ions cuivreux et cuivriques.

AVANTAGES :
•Maintien de la potabilité de l'eau dans les normes de potabilisation
•Installation facile du matériel
•faible coût de l'entretien
•L'efficacité de l'ionisation n'est pas affectée par la température
•L'ionisation a un effet bactéricide et algicide puissant (pénétration du biofilm)
•Pas de recolonisation des ions doit être contrôlée régulièrement
INCONVENIENTS :
•Les électrodes doivent être nettoyées régulièrement.
•La concentration des ions doit être contrôlée régulièrement .

Législation

La mission d'expertise sur la maîtrise du risque de légionnellose à l'hôpital Européen Georges Pompidou croit également devoir rappeler que la légionelle est partout présente dans l'eau et qu'il ne peut être question d'envisager son éradication totale ni, par conséquent, d'espérer garantir la disparition de tout risque de légionellose en toute circonstance.

  • Circulaire DGS n°2002/273 du 2 mai 2002
  • Circulaire DGS / 7D7A / SD5C-DHOS-E4 n°2002/243 du 22 avril2002
  • Décret no 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à l'exclusion des eaux minérales naturelles
  • Gestion du risque lié aux légionelles; rapport du CSHPF (novembre 2001)
  • Rapport de la mission d'expertise sur la maîtrise du risque de légionnellose à l'hôpital Européen Georges Pompidou
  • Guide des bonnes pratiques - Legionella et tours aéroréfrigérantes (juin 2001)
  • Décret n° 88-657 du 6 mai 1988 relatif à l'organisation de la surveillance et de la prévention des infections nosocomiales.
  • Circulaire n° 263 du 13 octobre 1988 relative à l'organisation de la surveillance et de la prévention des infections nosocomiales.
  • Arrêté du 3 août 1992 relatif à l'organisation de la lutte contre les infections nosocomiales, modifié par l'arrêté du 19 octobre 1995.
  • Circulaire DGS/DH n° 17 du 19 avril 1995 relative à la lutte contre les infections nosocomiales.
  • Directive du 24 avril 1997 : D.G.S 97/311 : Surveillance et prévention de la légionellose
  • Décret n° 86-770 du 10 juin 1986, modifié par le décret n° 87-1012 du 11 décembre 1987 et par le décret n° 96-838 du 19 septembre 1996 fixant la liste des maladies dont la déclaration est obligatoire en application de l'article L. 11 du code de la santé publique.
  • Directive du 31 décembre 1998 : D.G.S 98/771 : entretien des réseau ECS
  • Arrêté préfectoral du 23 avril 1999 : tours aérorefrigérées
  • Décret 94-352 du 4 mai 1994 : Protection des travailleurs
  • Synthèse des responsabilités et des textes www.jurisques.com
  • Articles L.711-1 et L. 711-2-2 du code de la santé publique (modifié par la loi n°98-535 du 1er juillet 1998 relative au renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme.


Source Euromed.
sans engagement de notre part.

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